formes & fond
La forme et le fond [1]
Notre monde n’existe que par la présence du soleil. La
matière absorbe, piège tout ou en partie les rayons et n’en restitue qu’une
longueur d’onde. C’est la couleur de l’objet. Quand la matière retient la
totalité du rayonnement, l’objet est noir. Quand elle l’a réfléchi complètement,
l’objet est blanc.
La série de sculpture explore la
perception que l’on peut avoir d’un objet. Le spectre lumineux visible allant de
la couleur blanche à son opposée noire, le plus grand contraste vient du noir
et blanc. Mais comment perçoit-on une forme sur un fond de même couleur ? Comment la
lumière révèle - t- elle la forme ?
Dans notre système solaire les objets
célestes les plus proches du soleil sont inondés de lumière et ceux les plus
éloignés sont dans une obscurité abyssale. Notre « univers » terrien n’existe
à nos yeux que par visibilité solaire.
Les formes obscures captent la lumière à
minima qui glisse sur la surface sans jamais être piégée par elle. La forme
obscure ne laisse pas deviner sa structure, énigmatique, elle échappe de façon
ténue à une lecture descriptive.
[1] Edgar John Rubin (1886 - 1951) psychologue / phénoménologue danois, né
de à Copenhague. Il s’est inscrit à l'Université de Copenhague en
1904, et s'est spécialisé en psychologie notamment dans l'organisation
figure-fond (thèse de 1915) ; ses théories sont devenues influentes au
sein de la Gestalt. Sa terminologie a été conservée et présentée dans les
principes de la psychologie de la forme de Kurt Koffka
[2] La théorie
de la gestalt (forme) est une théorie début du XXème siècle qui définit les
principes de la perception.
Invariant
Cette série de sculptures a été réalisée à partir des deux
pièces "blanc de titane". En plein confinement, faute de matière
première j'ai recyclé ces sculptures en changeant la perception que l'on peut
en avoir par la couleur, la structure ne bougeant pas. Une peau chromatique les
a transformées en passant du blanc pur de titane évoquant les icebergs
captant leurs contours par la lumière pour ensuite aller dans un jeu graphique
asynchrone au plus proche de l’énergie concentrée par les branches de hêtre
pour enfin atteindre le point opposé extrême du noir de la forme obscure où la
lumière caresse à peine la structure des ténèbres.